Affaiblir notre défense nationale, c’est renoncer à une certaine idée de la France

Publié le par ump-ormesson94

La décision de François Hollande de supprimer près de 24 000 postes dans l’armée me préoccupe pour la France. Bien sûr, la défense doit participer comme chacun à l’effort de maîtrise de nos dépenses publiques, ce qu’elle a d’ailleurs largement fait ces dernières années. Mais la défense ne doit pas payer seule pour tous les autres.

D’un côté, François Hollande prévoit le recrutement de 60 000 professeurs sur 5 ans, alors que la Cour des comptes a démontré que « le ministère de l’Education nationale ne souffre pas d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants.» De l’autre, pour l’année 2014, la défense assumera 60% des baisses d’effectifs alors que le Président de la République avait promis le 30 janvier dernier que : « la défense ne participera ni plus ni moins que les autres secteurs » à l’effort « de rigueur budgétaire ». Le choix est clair pour la gauche : la défense nationale est une simple variable d’ajustement budgétaire qui permet de financer ses dépenses idéologiques.

Ce choix stratégique à courte vue est lourd de conséquences dans un monde où les menaces s’accroissent. Ce n’est pas parce que l’Europe vit en paix que tous les risques géostratégiques ont disparu et qu’il faut baisser la garde !

C’est un motif réel d’inquiétude quant aux capacités de notre armée à mener les missions qui lui sont confiées. Notre pays est face à un risque de déclassement stratégique car tandis que nous désertons le champ de la défense nationale, la Russie, la Chine, les pays émergents investissent massivement dans leurs armées. La France pourra-t-elle encore intervenir comme elle l’a fait brillamment en Libye, au Mali, en Côte d’Ivoire ou en Afghanistan ? La France pourra-t-elle conserver son siège de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU ? La France pourra-t-elle peser dans le monde sans une armée puissante ? Faire le choix d’affaiblir notre défense, c’est renoncer en partie à la politique de souveraineté et de grandeur voulue par le général de Gaulle.

Je m’inquiète aussi de la volonté du gouvernement de déposséder les militaires de leurs prérogatives traditionnelles en matière de gestion des personnels. Cela traduit une forme de défiance insupportable envers eux. Aujourd’hui, j’ai une pensée pour tous nos soldats qui servent la France au risque de leur sang, sans jamais se plaindre. Leur professionnalisme, leur dévouement, leur honneur méritent une autre reconnaissance.

Je n’oublie pas non plus ni le secteur industriel de la défense, qui est un fleuron de notre économie, ni les territoires, qui sont fragilisés par les décisions du gouvernement.

François Hollande peut encore changer de cap. Je l’appelle à reconsidérer l’orientation qu’il veut donner à notre défense nationale. Je ne me résoudrai jamais à ce que certains choix stratégiques entraînent la France sur le chemin du déclin et fassent de notre pays une puissance moyenne qui renoncerait à sa vocation universelle.

Copé Jean-François

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article